La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
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La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Source : http://www.voxlatina.com/vox_dsp2.php3?art=1976
Francosphère - France - Belgique
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LA BELGIQUE ÉCLATE : QUE PEUT ET DOIT FAIRE LA FRANCE ?
Paris, le dimanche 16 juillet 2006 - À moins de 300 km de Paris, l’éclatement de la Belgique est en marche : les Flamands veulent leur Etat, ethniquement homogène, unilingue et uniculturel, en larguant la charge, lourde à leurs yeux, de la Wallonie francophone, et seul le sort à ce jour incertain de Bruxelles semble encore contenir l’irrésistible mouvement d’implosion de l’actuelle Belgique. Mais lorsque cet événement surviendra, que pourra et devra faire la France, que de nombreux Wallons considèrent comme leur « vraie patrie » ? Albert SALON, Président du FFI-France, et Denis GRIESMAR (photo), Délégué à la diversité culturelle, nous livrent ici leurs arguments, «entre non ingérence et non indifférence».
En 1967, le Général lança son « Vive le Québec libre ! » du balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal. En dehors d’Ottawa, les critiques les plus indignées du « Général fou » vinrent des media français.
L’un des arguments entendus contre ce crime de lèse-majesté-anglo-saxonne fut : « Que dirions-nous si un dirigeant de l’Allemagne venait crier à Strasbourg, au balcon de l’Aubette : « Vive l’Alsace libre ! » ou, ce qui reviendrait au même en l’occurrence : « Elsass, heim ins Reich ! ».
Nos journaleux incultes ou malveillants oubliaient simplement que le Québec n’avait jamais eu avant 1967 la possibilité de s’auto-déterminer, et que ses révoltes, notamment des Patriotes en 1837-38, avaient été écrasées sans pitié. Alors que l’Alsace avait eu cette possibilité en 1790, à la fête de la Fédération, et sous d’autres formes depuis lors.
La situation de la Belgique, et celle des Wallons et Bruxellois francophones en son sein, sont bien différentes de celles du Canada et du Québec.
Ce ne sont pas, en effet, les francophones qui veulent secouer un joug flamando-impérial. Ce sont les Flamands qui veulent constituer leur Etat flamand ethniquement homogène, unilingue et uniculturel, en larguant la charge, lourde à leurs yeux, des francophones.
Les Français, leurs media, leurs dirigeants de minces culture historique et vision, ignorent ce qui se prépare à moins de 300 km de Paris : l’éclatement de la Belgique. Ils ignorent aussi qu’il n’y a jamais eu de « nation belge », seulement un Etat de fait.
La récente apparition d'un vote en deux blocs nationaux antagonistes au Parlement belge, au-delà des clivages partisans, sur la question brûlante de l’avenir de l'Etat très souvent appelé « Belgium », illustre de manière frappante le "divorce belge", entamé depuis plusieurs décennies. Les Flamands veulent leur Etat, la seule pierre d'achoppement restant le sort de Bruxelles-capitale, ville d’un million d’habitants à 90% francophones, mais située en territoire historiquement flamand, et dont les Flamands ont fait la capitale de leur Région Flandre. Les Wallons, qui eussent pu faire de même pour leur Région Wallonie, ont préféré prendre Namur comme capitale régionale, laissant le terrain bruxellois à leurs voisins.
Eclatement sous la poussée des seuls Flamands, bien plus riches, et peu partageux à l’égard de gens du « sud » jugés peu sérieux et encalminés.
En effet, les Wallons, et surtout les Bruxellois, loin d’avoir une démarche « québécoise », restent largement « belgicains ». C’est-à-dire accrochés aux lambeaux de l’unité belge, d’un Etat qu’ils dominèrent au 19ème siècle : le Roi, la Sécurité sociale, l’équipe de foot des « Diables rouges », et un mythe historique, le reste étant de plus en plus séparé en deux entités flamande et « autre », y compris les chemins de fer de la SNCB…
Les Français, « sonnés » à Waterloo, résignés aux traités de 1815 enlevant des parts de France et les incluant dans les Pays-Bas, puis habitués, après la Révolution de 1830, à voir une Belgique, désormais séparée des Pays-Bas, dressée par la Sainte Alliance en fait contre la France, considèrent que la frontière est intangible.
Sage attitude de non ingérence, si elle consiste à éviter que le status quo ante soit remis en cause par la seule France.
Mais attitude qui devient étrange et coupable indifférence, si elle consiste à s’interdire d’imaginer que les Wallons et peut-être les Bruxellois, largués par les Flamands devenus indépendants, puissent un jour, désemparés, se constituer en une Belgique résiduelle (Royaume ou République ?...), ou en une République seulement wallonne, et prendre l’initiative de demander, sinon une réunion avec la France à l’instar de la RDA avec la RFA, du moins des relations quasi fédérales ou, en tout cas, très étroites, avec la France.
Encore plus étrange, cette attitude d’autruche est répandue aussi dans les milieux souverainistes français ! Alors qu’elle est en résonance avec les politiques liées de l'U.E. et des Etats-Unis tendant à l'éclatement en grandes et petites régions des Etats européens continentaux, et d'abord du parangon d'Etat-Nation républicain qu'est la France (1).
Heureusement, le tout récent référendum italien montre les limites du processus de destruction des nations sous la poussée de l'Empire, et les résistances qu'il rencontre un peu partout.
Or, la demande de coopération inter-étatique de la nouvelle Belgique résiduelle avec la France serait sans doute très forte, dans la logique de la très grande proximité culturelle, de l’imbrication économique de plus en plus étroite depuis quelques décennies, et des solides implantations croisées des grandes entreprises des deux pays.
A fortiori, dans le cas où, Bruxelles étant devenue une sorte de région européenne ou district fédéral co-géré, la seule Wallonie se constituerait en Etat, quitte à laisser la petite région germanophone d'Eupen et Saint-Vith (70.000 habitants) glisser vers l'Allemagne.
Peut-être serait-ce là la meilleure solution. L'existence de deux Etats affinitaires entièrement francophones, travaillant ensemble dans bien des domaines importants, démultiplierait l'influence de chacun d'eux et de la Francophonie sur le continent et dans le monde.
A plus forte raison encore faudrait-il préparer une réponse claire de la France au cas où une majorité forte se dessinerait en Wallonie pour une réunion avec la France, sous la forme d'une région ordinaire ou d’une région à statut spécial, à négocier...Cela fait très peur à beaucoup d’élites françaises, qui déconseillent vivement jusqu’à l’ombre d’une ingérence dans ces "affaires européo-belgo-belges". Leur argument-massue : « bien qu'une réunion puisse être flatteuse pour la France, paraître l'encourager serait aussitôt encourir l’horrible anathème d'annexionnisme et d'impérialisme. A l'image d'une Allemagne qui pourrait être tentée par l'irrédentisme et réclamer l’Alsace (ce qu’elle n’a pas fait après le « Vive le Québec libre » !)…. Ce serait jouer les apprentis-sorciers, ouvrir la boîte de Pandore de la "contagion", et donner des arguments aux partisans du dépeçage de la France elle-même ».
Pour eux, le maintien de la Belgique telle qu'elle est encore jouerait un rôle de paravent, de couvercle, pour empêcher ou retarder (conjurer ?) le démembrement de notre propre Etat.
Or, même dans l'hypothèse – bien loin d'être la plus vraisemblable - d'une réunion, une "bosse à l'hexagone" ne serait pas un mal puisqu'elle pourrait enlever aux Français la détestable habitude d'appliquer ce terme à leur pays, le réduisant à une expression géographique, provinciale européenne, occultant la Corse (elle s’est prononcée dans un referendum décevant pour les largueurs parisiens), les départements et territoires d'outre-mer, le grand large, la Francophonie, la signification mondiale de la France. Le maintien de la Belgique ne peut endiguer à lui seul le mouvement euraméricain - bien lancé - de destruction d’Etats de la « vieille Europe » (1) dont l’Espagne, et, à terme, de la France qui reste particulièrement visée.
La France ne peut pas, sous prétexte de sage non ingérence, faire preuve d’indifférence.
Cette thèse minoritaire est encore iconoclaste, voire « hexagonoclaste ». Il convient donc d’abord de contrebattre les thèses « anglo-euro-belgicaines » qui prévalent partout.
Pour contribuer à cette œuvre de salubrité, le livre : « Belgique, dernier quart d’heure ? » (2) du baron belge Paul-Henry Gendebien, président d’honneur du « Rassemblement Wallonie-France. Très intéressant par l’historique, les faits et les chiffres qu’il donne, autant que par les arguments qu’il développe avec vie et talent. Il apparaît notamment, ce qui est corroboré par bien d’autres sources, que la comparaison de coût de réunification avec l'Ancienne République démocratique allemande est peu pertinente. En effet, la Wallonie ne compte que 3 millions d'habitants, et n'est jamais sortie de l'économie de marché. Son PIB par habitant la situe avant plusieurs régions françaises, ce qui était très loin d’être le cas des Länder « socialistifiés » de l’ancienne RDA Certes, des dysfonctionnements existent, dus pour une part à l'absence d'alternance politique, mais les chiffres montrent que la charge serait très supportable et qu’il y aurait un apport en économie, et non pas seulement en « diastole nationale ». Le redressement de la France passe par le regain de confiance en elle et par une politique vigoureuse de relance par l'innovation et le positionnement sur les secteurs d'avenir, politique qui n'est possible qu'en brisant le carcan monétaro-administratif européiste actuel.
Il appartient évidemment aux seuls Wallons et Bruxellois de faire leurs choix. Toute ingérence de la France est à proscrire. Le gouvernement français ne doit pas, à l’instar du gouvernement allemand à l’égard de certains mouvements d’outre-Rhin-et-Danube bien décrits par Y. Bollmann et P. Hillard, se rendre suspect d’irrédentisme.
Du moins, les responsables politiques français, lorsqu’ils sont interrogés, doivent dire avec force que la France ne pourra, le moment venu, que respecter les choix des populations concernées, comme dans le cas du Québec, mutadis mutandis.
Après tout, loin de la pusillanimité actuelle, le Général de Gaulle n’avait-il pas adopté une telle attitude à l’égard de responsables belges?... M. Chevènement l’a dit aussi à sa manière.
Il ne serait pas incongru de faire valoir à nos actuels « responsables-mais-non-coupables » les avantages (ils connaissent assez les risques !...) des formules de réunion, ou, surtout, d’une coopération très étroite entre un Etat de Wallonie et la France. Ne serait-ce que pour éviter, le moment venu, une réponse dégradante et déshonorante à la Michel Charasse : « Non, merci, nous avons déjà nos pauvres ! ».
L’Allemagne, elle, a consenti de très grands sacrifices pour sa réunification, sur laquelle elle n’a guère consulté ses voisins. Elle en est, aujourd’hui, plus grande à tous les points de vue.
Il faudrait de toute évidence prévoir l’organisation d’un referendum en France sur une éventuelle réunion et ses modalités, voire sur un traité d’étroite coopération avec un Etat wallon.
L’honneur de la France serait dans un « oui » à une démarche officielle venant du nord.
La demande serait une source, un regain, de fierté pour la France d’avoir été choisie.
Son « oui » serait une correction d’un accident de l’histoire.
Albert SALON
Président du FFI-France (Forum francophone international)
et
Denis GRIESMAR
Délégué à la Diversité culturelle du FFI-France
(1) - NDLR - Les efforts de l'UE et des Etats-Unis ne visent évidemment pas la GB, nonobstant l'Irlande du Nord, le pays de Galles, l'Ecosse. Ils ne visent pas non plus l'Allemagne, ethniquement assez homogène, et plutôt bénéficiaire potentielle d'éventuels démembrements de ses voisins, ce dont, nous ont rappelé Mme Bollmann et M. Hillard, plusieurs mouvements allemands et autrichiens s'occupent activement. En fait, l'éclatement par régionalisation encouragée concerne surtout les Etats "latins" et slaves du continent.
(2) - Editeur : Labor (adél : labor@labor.be), 140 C, Chaussée de Philippeville, 6 280, Loverval, Belgique, 13 euros.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Toujours le problème du doute de l'ingérence, de l'annexionnisme et de l'impérialisme de la France ; c'est bien pourquoi il faut affirmer haut et fort que nous parlons de réunion et non d'annexion !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
C'est ainsi que nous l'avions compris citoyen !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Hélas les Belgicains font tout pour faire croire que les méchants Français veulent conquerir l'innocente Belgique et mettre en quasi-esclavage les Wallons en les considérant comme des sous-Français !
Bref, du grand n'importe quoi !
Bref, du grand n'importe quoi !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
C'est parce qu'ils tiennent encore à leur bon (Roy) roi qui est, il faut l'avouer, un bon vivant !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Certes, mais celà ne suffit pas à justifier le fait qu'il soit là de manière héréditaire surtout qu'il n'a qu'un rôle honorifique.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
La monarchie est par essence anti-démocratique et un restant désuet du passé.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Un Roi héréditaire qui vit dans ses Palais au frais du contribuable sans rien faire (à part de la présence) me semble bien désuet et archaïque : désolé je crois en la démocratie et aux votes des citoyens pour nommer des gens qui bossent.
Bref entre notre président qui est actif et un roitelet d'opérette en grand uniforme d'apparat qui ne sert à rien d'autre qu'à alimenter la presse people mon choix est vite fait.
Bref entre notre président qui est actif et un roitelet d'opérette en grand uniforme d'apparat qui ne sert à rien d'autre qu'à alimenter la presse people mon choix est vite fait.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
On s'écarte du fil du sujet ! Il n'y a pas que la personnalité du roi qui cause problème en Belgique !La Modération.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Sylphe a écrit:
Parce que des présidents d'opérette, ça ne manque pas non plus en Europe...
Et je les trouves presqu'aussi ridicules (la seule différence c'est que ce sont des élus, mais c'est bien maigre).
Stans à Raison, Recentrons plus directement sur la Belgique
Merci.
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Aujourd'hui, il y a 148 jours que les Belges ont votés à la proportionnelle pour constituer un nouveau gouvernement et ... toujours rien ! Le reccord de longueur en négociations sera battu demain !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Bah, rassure-roi : les belgicains (ceux qui sont pour que surtout rien ne change en Belgique) te dirons que tout va bien !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
Roy a écrit:Bah, rassure-roi : les belgicains (ceux qui sont pour que surtout rien ne change en Belgique) te dirons que tout va bien !
En effet Roy ! Ces "lents de comprenure" s'imaginent que le fait de faire trainer les choses "re-cimentera" la Belgique à Papa !
Re: La Belgique éclate : que peut et doit faire la France ?
C'est exactement comme le démontre l'exemple des gentils et des méchants:
qd c la faute aux méchants ce seront eux qui seront visés, et les gentils les triomphants ds l'histoire.
Et inversément, qd les gentils sont fautifs on les vise eux et les méchants peuvent alors triompher gagnants!
Et c'est comme cela que l'on tourne ds un cercle vicieux interminable ....
qd c la faute aux méchants ce seront eux qui seront visés, et les gentils les triomphants ds l'histoire.
Et inversément, qd les gentils sont fautifs on les vise eux et les méchants peuvent alors triompher gagnants!
Et c'est comme cela que l'on tourne ds un cercle vicieux interminable ....
Alpaga- Nombre de messages : 243
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